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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 10:29

L'Aiglon






L'Aiglon (Edmond Rostand

L'aiglon II ScèneIX Le laquais: Flambeau
Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés malades
Sans espoir de duchés ni de dotations;

Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne;
Nous qui par tous les temps n'avons cessé d'aller,
Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler
Ne nous soutenant plus qu'à force de trompette,

De fièvre, et de chansons qu'en marchant on répète

Nous sur lesquels pendant dix-sept ans, songez-y
Sac, sabre, tourne-vis, pierres à feu, fusil
- ne parlons pas du poids toujours absent des vivres -

Ont fait le doux total de cinquante-huit livres
Nous qui, coiffés d'oursons sous les ciels tropicaux
Sous les neiges n'avions même plus de shakos
Qui d'Espagne en Autriche exécutions des trottes;
Nous qui pour arracher ainsi que des carottes
Nos jambes à la boue énorme des chemins,
Devions les empoigner quelquefois à deux mains;
Nous qui pour notre toux n'avions pas de jujube
Prenions des bains de pied d'un jour dans le Danube;
Nous qui n'avions le temps, quand un bel officier
Arrivait au galop de chasse, nous crier:
"L'ennemi nous attaque, il faut qu'on le repousse!"
Que de manger un blanc de corbeau, sur le pouce,
Ou vivement, avec un peu de neige, encor
De nous faire un sorbet au sang de cheval mort;
Nous.....
Fin de l'extrait de L'Aiglon
Thème de réflexion........





qui fait suite à la "dernière heure" de konchennou

http://konchennou.over-blog.com

 

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